Je suis thérapeute et j’ai des biais ! - Anaïs Kustler

Je suis thérapeute et j’ai des biais !

Ces biais cognitifs qui nous jouent des tours en thérapie

Notre cerveau adore les raccourcis, c’est sa façon de gérer le flot d’infos qu’il reçoit. Mais ces fameux raccourcis créent des biais qui déforment notre jugement. Et oui, même nous, thérapeutes, on y échappe pas !

La plus grosse illusion ? Se croire au-dessus de tout ça

Imagine un peu : tu reçois dans ton cabinet un gars tatoué de la tête aux pieds, puis une femme voilée, et enfin une autre en mini-jupe avec un décolleté jusqu’au nombril. Tu vas me dire que t’as strictement aucune réaction particulière ? Allez, sois honnête ! En vrai, le pire truc, c’est pas d’avoir des biais, c’est d’être persuadé qu’on n’en a pas.

Le petit catalogue des biais qu’on se trimballe

Le biais de disponibilité

C’est quand tu te focalises sur l’info la plus récente. Exemple concret ? Ce thérapeute qui a perdu un patient par suicide et qui, après ça, voyait des tendances suicidaires partout.

Le biais de confirmation

C’est notre truc préféré : chercher tout ce qui confirme notre première impression et zapper le reste. Comme ce docteur qui était sûr que tous les problèmes de son patient venaient de sa femme, point barre. Même quand le patient disait le contraire.

Le biais d’omission

« Si mon patient avait un problème avec sa sexualité ou des idées noires, il m’en parlerait. » Tu crois vraiment ? Ou c’est juste que t’es pas super à l’aise pour aborder ces sujets ?

Le biais du coût irrécupérable

« J’ai déjà investi tellement dans cette thérapie qui stagne, je peux pas lâcher maintenant ! » Pas très logique, mais tellement humain. Ça m’est arrivé avec une cliente, avec laquelle j’avais vraiment plus de résultats, mais je me disais « ça va changer ». Il a fallu que ce soit elle qui interrompe la thérapie. Bof bof.

Comment on fait pour pas (trop) se planter ?

  1. Se former : connaître ses biais, c’est déjà un bon début
  2. La supervision : rien de tel qu’un collègue pour te dire « hé, t’es en train de partir en vrille là ! »
  3. Demander des retours : oui, même à tes clients ! Ça se fait ça ? Yep, je te conseille mes 5 astuces pour rendre tes séances ultra-efficaces
  4. Le pire : croire qu’on a pas de biais

Pour conclure

On a tous des biais, c’est humain. Le but c’est pas de devenir parfait (bonne chance avec ça !), mais plutôt de reconnaître quand on part en mode pilote automatique.

Alors, t’as repéré tes biais préférés ? 😏

Quelques ressources :

Un site internet pour découvrir les différents biais : https://www.shortcogs.com/

Yager, J., Kay, J., & Kelsay, K. (2021). Clinicians’ Cognitive and Affective Biases and the Practice of Psychotherapy. American Journal of Psychotherapy, 74(3), 119‑126. https://doi.org/10.1176/appi.psychotherapy.20200025

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