Soraya est une femme qui a tout réussi : travail, enfants, mari. Tout semble parfait, sauf qu’elle se sent mal, très mal.

Elle a constamment besoin de l’approbation de son patron et de son mari, ce qui la bouffe de l’intérieur.

Elle se sent conne, petite fille, c’est comme si elle perdait son aura de femme puissante.

J’ai pris un verre, un verre en carton et  je lui ai dit :  

« On a tous à l’intérieur de nous une love cup. C’est un verre de l’amour qui sera rempli de l’amour que les gens autour de nous nous portent. Cette love cup, c’est super important qu’elle soit remplie.

Parfois, on peut entendre qu’il faut d’abord s’aimer soi-même et que le plus important, c’est de s’aimer soi et que le reste, c’est secondaire, mais qu’on peut très bien vivre juste avec soi et l’amour de soi.

En fait, c’est pas vrai. L’être humain est une espèce grégaire, c’est à dire qui a besoin de vivre en société. Donc oui, on a besoin de l’amour des autres.

D’ailleurs, il y a des études affreuses qui ont été faites il y a plusieurs décennies sur des nourrissons à qui on a apporté tous les soins physiques élémentaires, les nourrir, les changer, les laver, mais sans aucune affection, aucun amour. Ces enfants ont dépéri. Y’en a plusieurs qui sont morts.

L’être humain a besoin de l’amour des autres. Ça, c’est pas le problème. Le problème, c’est que vous, Soraya, votre love cup, il y a un trou à l’intérieur. »

Là, je prends un stylo et je perfore le verre. Je fais un trou à l’intérieur du verre et je prends ma carafe d’eau qui est remplie.

« Regardez cette eau, elle représente l’amour que les autres vous portent et l’amour au sens très large, l’approbation aussi de votre patron, sa reconnaissance, sa gratitude. Regardez ce qui se passe quand votre mari, votre patron vous donne ce que vous attendez, l’amour, l’approbation. »

Et là, je verse la carafe dans le verre. Le verre se remplit, mais évidemment, il y a un trou, donc l’eau, elle s’échappe.

 « Mais regardez, on pourrait vous le remplir à l’infini. Votre mari pourrait vous dire 24h/24 à quel point il vous aime et à quel point c’est génial ce que vous faites en tant que mère et en tant qu’épouse. ça marcherait parce que 24h/24, le verre, il serait rempli en continu, mais ce serait épuisant, c’est irréaliste. »

(astuce : j’utilise un plateau en plastique acheté à IKEA pour pas mettre de l’eau partout)

« Ce qu’on va faire, c’est reboucher le trou. »

Soraya m’a regardée les yeux écarquillés.

Avec cette technique d’impact, j’ai reflété sa situation et elle s’est sentie comprise. C’est un effet secondaire magique des TI : que ta cliente se sente réellement entendue.

Je lui ai demandé ce qui, selon elle, avait fait le trou.

On est pas obligé d’avoir une réponse mais j’trouve que c’est intéressant de l’avoir.

Soraya m’a parlée de son père, qui ne lui a jamais dit qu’il l’aimait, qu’il était fier d’elle. Alors qu’elle sait que c’est le cas.

Je lui ai montré plusieurs objets : duct tape, scotch classique, élastique, pansement… et lui ai proposé de choisir ce qui était le mieux pour reboucher aujourd’hui le trou, temporairement ou définitivement.

Après un long moment de silence (tu peux écouter mon épisode sur le silence si t’es pas à l’aise avec), elle a choisi le scotch transparent classique :

« Je sais que c’est une réparation temporaire, mais ça me fait du bien de savoir qu’il y a ce trou parce que j’avais l’impression qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas chez moi. Il y a quelque chose qui va pas, mais ce n’est pas aussi grave que ce que j’imaginais. »

Bingo ! C’est aussi ça le pouvoir des techniques d’impact : montrer que oui, y’a un problème; mais que c’est pas une montagne à gravir, que c’est possible de le dépasser, de le résoudre.

Ensuite, on a parlé de son père et de la relation avec son père. On a fait un travail ensemble avec les chaises, où on a pris une chaise qui représentait son père, une chaise qui l’a représentée, elle, petite fille, parce que oui, elle a raison quand elle dit qu’elle est en posture de petite fille à réclamer l’amour, l’approbation des autres.

En thérapie d’impact, on travaille avec les concepts de l’analyse transactionnelle, parents, enfants, adultes, et évidemment qu’elle est dans une partie enfant quand elle est là dedans.

Donc on a fait venir une petite chaise d’enfant et elle s’est assise sur cette petite chaise d’enfant. 

Y’a eu cet échange entre elle et son père, où elle a pris la place de son père. Elle a fait parler son père.

À la séance suivante, elle est revenue en me disant qu’elle avait parlé avec son père, en vrai. Son père a été gêné, il a pas été capable de dire exactement « Je t’aime, je suis fière de toi, ma chérie. ». Et c’est ok pour elle.

Et au final, ce travail qu’elle a fait avec les chaises, avec ce verre, ça lui a permis de se replacer dans une posture d’adulte et de vraiment voir son père avec ses yeux d’adulte. C’est à dire que cet homme m’aime, cet homme est fier de moi, mais il est pas capable de l’exprimer. Et c’est comme ça.

Elle a dit que le trou avait été rebouchée.

Je lui ai montré les différents verres que j’avais :

« Choisissez celui qui représente votre love cup aujourd’hui. »

J’ai des verres qui sont très colorés, très jolis. Elle a choisi un de ces verres. Elle l’a ramené chez elle (on est généreux en thérapie d’impact), et elle l’a posé quelque part chez elle pour son souvenir.

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